Au revoir René-Louis « Ch’mol »

12 juil

M. René-Louis Molin dit Schmol

René-Louis,

Il y a un peu plus de 42 ans nous rentrions toi et moi dans l’armée pour une destinée commune dont nous ignorions la finalité à l’époque. Très vite tes origines du Nord, nous ont

conduit à te surnommer naturellement Ch’mol. Surnom que tu as conservé et que tu conserveras car certains ne te connaissent d’ailleurs que sous ce diminutif.

3 ans plus tard nous nous retrouvions mutés, à 3 semaines d’intervalle sur la base d’Istres. Tu aimais d’ailleurs marquer cet écart d’ancienneté sur la base ce qui te prévalait d’être le plus ancien de nous deux…

Après 3 années de formations et de discipline militaire était donc venu pour nous le temps de l’épanouissement professionnel certes mais aussi, à 20 ans, le temps de la découverte des plaisirs et des joies parfois

un peu débordantes, de l’indépendance et des amis. Amis retrouvés fidèlement quasiment chaque soir pour des sorties ou le simple plaisir d’être ensemble. Beaucoup de ses amis sont d’ailleurs ici présents

et se reconnaîtront. Que de bonheurs et de souvenirs à jamais inscrits dans nos mémoires. .

Après cette période d’intenses et d’immenses moments de partages et d’amitiés entre célibataires est venu le temps de connaître d’autres horizons privés et professionnels. Ainsi

nous nous retrouvions, certainement un peu assagi, à réfléchir sur notre destin professionnel. Pris par l’immense envie de concrétiser ce pour quoi nous étions rentré dans l’Armée de l’air,

nous nous sommes une fois encore retrouvés à pratiquer la même spécialité sur le même avion mais pour toi cette fois à Mont de Marsan. Cependant, une paire d’années plus tard tu

reviens, pour notre plus grand plaisir, sur notre terre d’adoption, Istres.

C’est donc ici, loin de tes parents, que tu construits ta nouvelle vie. Partagé entre les missions et les détachements, tu entreprends malgré tout de nombreux travaux dans ta

maison avec autant d’exigence et de perfectionnisme que dans ton travail. On ne se refait pas ! Mais le bonheur de Laurence, Jordan et Théo et aussi Jonathan est pour toi à ce prix.

Ta carrière militaire est exemplaire et le drapeau français sur ton cercueil ainsi que tes médailles en témoignent. Ces médailles pour lesquelles tu étais si fier mais une fois encore si

discret. Un « Héros de l’ombre » comme tu aimais à le préciser. Elles sont ici et je sais qu’elles seront bien conservées par tes enfants. Elles forcent le respect et montre

symboliquement la valeur de l’homme que tu as été et le travail réalisé : MM, OMN, C G TOE, MED AERO, C COMB, DEF NAT OR, TRN pour les plus prestigieuses.

Puis vient un temps d’un changement de vie familiale et de la reconversion professionnelle. Période particulièrement difficile pour toi et ta famille. Profondément honnête et attachant,

tu n’oublies personne et les amis ne te laissent pas tomber. Dans ta nouvelle solitude nous sommes beaucoup à espérer que tu retrouves rapidement le bonheur. Ta solitude nous rend

triste toi qui nous a tellement apporté de moments de partage et de joies. Sous des airs d’intouchables, tu dégages néanmoins un certain désarroi.

C’est au moment où tout recommençait à prendre forme qu’un soir, le 31/12/2016, tu nous annonces être touché par cette terrible maladie. Mais optimiste et combattant tu te veux

immédiatement rassurant. Soit !!

Malheureusement 1,5 ans plus tard nous pleurons aujourd’hui ton absence. Cependant et c’est ce qui nous permet d’accepter ton départ précoce c’est de te savoir libéré de tes

terribles souffrances. Mais comme durant toute ta vie, tu ne t’es jamais plaint. Tu as fait preuve d’un courage admirable et d’une grande dignité. A ce titre tu mérites encore une fois

un profond respect.

Même si tu étais entouré de ta famille, de ton frère Vincent et de sa compagne, qui ont fait énormément pour toi jusqu’à ton dernier souffle, tu as dû te battre seul contre cette

maladie. La solitude tu la connais d’ailleurs il t’arrivait souvent de nous rappeler que « Moi Ch’mol il a besoin de personne ! ». C’était cependant oublier que les autres avaient peut-être

besoin de toi, besoin de t’écouter, besoin de t’avoir à leurs côtés.

Désormais, nous n’entendrons plus tes railleries ou tes métaphores amusantes. Ta bonne humeur, ta convivialité, ta droiture et ton énergie. Tu ne seras malheureusement plus des

nôtres pour les instants de partage, mais sache que tu resteras pour beaucoup d’entre nous, ta famille, tes amis et tes frères d’armes, à jamais gravé dans nos mémoires comme un

exemple.

 

Merci et au revoir Ch’molito!

 

Alain Bernardet

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